Aïd Al Adha | Le mouton envers et contre Covid-19 ?

Aïd Al Adha | Le mouton envers et contre Covid-19 ?

Faut-il célébrer Aïd Al Adha à l’ère du nouveau Coronavirus (Covid-19)? Cette question est devenue récurrente ces derniers temps.

Malgré le contexte actuel marqué par une crise sanitaire, sociale et économique inédite, due à la Covid-19, la majorité des Marocains tiennent à accomplir le rituel du sacrifice (Aïd Al Adha), advienne que pourra. Ils considèrent que cette fête est l’une des plus importantes du calendrier musulman.

Un rituel annuel aux multiples portées

Aux yeux des familles marocaines qui tiennent coûte que coûte à égorger la bête, Aïd Al Adha constitue un grand événement annuel dans la mesure où c’est un rituel religieux renouvelé et une occasion idoine pour consolider les liens familiaux et raviver les coutumes et traditions marocaines qui accompagnent la célébration de cette fête. Au Maroc, de nombreuses traditions accompagnent la célébration de la fête du sacrifice au Maroc. La plus marquante étant le sacrifice d’un mouton, âgé d’au moins un an. Suite à la prière de l’Aïd, la coutume veut que le Chef de famille égorge un bélier en utilisant un couteau minutieusement aiguisé. L’objectif étant d’alléger les souffrances de la bête. Outre le sacrifice, Aïd Al Adha est une opportunité pour renforcer les liens familiaux, échanger des visites et se rassembler autour d’une même table pour partager des plats et mets traditionnels qui font la particularité de l’art culinaire marocain.

Aïd Al Adha est également synonyme de ruée vers les boutiques dédiées à la vente de vêtements traditionnels, où les Marocains se procurent de nouveaux habits destinés à agrémenter l’ambiance de cette fête sacrée. Cet engouement particulier, pareil à celui du mois de Ramadan et de Aïd Al Fitr, est affiché durant cette période pour les djellabas, gandouras, caftans, ainsi que pour les jabadors qui sont de rigueur pour la prière de l’Aïd précédant le sacrifice. La majorité des marques de prêt-à-porter internationales ont, à leur tour, pris conscience de la prépondérance de cette part de marché qu’elles ciblent désormais. C’est ainsi qu’elles lancent chaque année, à la même période, de nouvelles collections destinées aux amoureux de la couture traditionnelle marocaine. La portée économique de la fête du sacrifice ne peut pas passer inaperçue puisque l’activité des éleveurs du cheptel devient prospère et nombre de petits métiers informels fleurissent durant cette période. Des activités corollaires au rituel du sacrifice envahissent les rues et boulevards des villes marocaines, allant du transport des moutons à la vente du charbon et de la pâture, en passant par l’aiguisage des couteaux et la collecte des peaux.

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Malheureusement, Aïd Al Adha coïncide cette année avec la Covid-19 dont les effets se feront sentir à moyen et à long terme.  Cette pandémie planétaire a lourdement pesé sur le portefeuille du consommateur, l’obligeant parfois à s’endetter pour accomplir ce rituel qui est une «Sunna Mouakada» du prophète Sidna Mohamed Paix et Salut sur lui et non une obligation (Farida). Le recours aux crédits auprès des établissements de financement qui lancent des offres spéciales durant cette période de l’année, ou auprès de la famille, reste pour bon nombre de Marocains le seul moyen pour faire face à ces dépenses gargantuesques.  En revanche, il y a lieu de souligner que l’aspect festif n’est pas le seul à caractériser l’Aïd Al Adha au Maroc. L’accroissement des déchets ménagers, les restes de barbecues improvisés et les odeurs nauséabondes qu’ils dégagent dénaturent les villes qui, à leur tour organisent, à cette occasion, des campagnes de sensibilisation et déploient les moyens adaptés pour remédier à cette situation qui touche particulièrement l’aspect écologique.

Aïd Al Adha demeure pour une partie de la société marocaine, une fête d’exception qui rassemble dans une ambiance de joie et de convivialité.

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Mohcine Lourhzal

Conditions d’hygiène

Les autorités fixent les mesures à respecter 

Dans le cadre des préparatifs pour la fête de l’Aïd Al Adha 2020, le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts informent l’ensemble des opérateurs concernés des mesures nécessaires qui doivent être prises afin d’assurer les conditions sanitaires adéquates dans le contexte de la pandémie de la Covid-19.

Ainsi, dans les conditions actuelles, outre les mesures habituelles de suivi sanitaires des animaux et des conditions d’hygiène, des mesures additionnelles préventives doivent être observées dans le contexte du Covid-19 sur toute la chaine allant de la mise en vente des animaux jusqu’au jour du sacrifice.

A cet effet, a poursuivi la même source, des actions ont été arrêtées, à savoir la publication d’un guide des mesures sanitaires préventives à respecter le jour de l’Aïd, notamment par les bouchers et des mesures organisationnelles à instaurer dans les marchés à bestiaux destinés à Aïd Al Adha, l’installation de souks additionnels temporaires pour l’Aïd Al Adha, le renforcement des mesures de contrôle pour le transport des animaux destinés à l’Aïd sur l’ensemble du territoire et l’extension des mesures sanitaires aux métiers conjoncturels qui se développent autour de l’évènement de l’Aid Al Adha pour préserver ces emplois.

Les services compétents des deux ministères se mobilisent pour continuer la préparation afin d’assurer la mise en œuvre des mesures requises et de veiller au respect des conditions permettant le bon déroulement de la fête de l’Aid Al Adha dans le contexte du nouveau Coronavirus et ce, en étroite coordination avec les départements, les établissements, les Communes et les organisations professionnelles concernés.

ML

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