Proche-Orient : Ne jamais oublier les Palestiniens

 

Il n’y aura pas d’apaisement et de vrai printemps du monde arabo-musulman sans un règlement équitable du problème palestinien. En fait, on peut présenter les choses différemment; il faut une solution palestinienne au problème israélien.

 

Proche Orient Ouv Ph.AFP

 

 Il semble que se dessine une nouvelle dynamique pour relancer la négociation pour la paix. Ce qui a changé, c’est la situation du président américain. Il ne peut plus se présenter, il n’est pas rééligible, il est donc plus libre.

 

Certains analystes américains affirment qu’il veut que son second mandat soit celui de la paix au Proche-Orient. Pour rentrer dans l’Histoire, certes, mais surtout pour tenir une promesse non tenue pendant son premier mandat. C’est aussi un moyen de faire baisser les tensions entre les opinions arabes et les USA et couper les terroristes d’un de leurs argumentaires premiers favorisant le recrutement de fanatiques.

Cette nouvelle espérance de paix se heurte cependant au contexte régional: la guerre civile syrienne, bien sûr, mais aussi la dégradation de la situation irakienne (évoquée ici la semaine dernière). Cela implique les pays de la région, sans oublier le Qatar et les pays du Golfe, ni les incertitudes égyptiennes.

La volonté de paix se heurte donc à une situation géopolitique défavorable. Israël ne paraît pas en tenir vraiment compte et fait comme si l’Etat sioniste était une sorte d’exception immuable. Cependant, tout pousse à l’assouplissement des positions pour en sortir. Ce sont les pays arabes qui ont envoyé le premier signe dans ce sens.

Les pays arabes ont donné un signe d’assouplissement de leur initiative de paix au Proche-Orient, le Premier ministre du Qatar évoquant un échange de territoires entre Israël et les Palestiniens, au lieu du retour strict aux frontières de 1967 que la Ligue arabe réclamait jusqu’alors. Ce n’est pas une mince concession qui aura d’ailleurs du mal à être acceptée par les Palestiniens.

USA | Biden et les Palestiniens

Cheikh Hamad bin Jassim al Thani a fait cette déclaration à Washington, à l’issue d’une réunion entre le secrétaire d’Etat américain, John Kerry et des ministres et responsables des principaux pays arabes du Proche-Orient.

Les Etats-Unis, qui aimeraient relancer un processus de paix israélo-palestinien au point mort depuis 2010, voulaient s’assurer qu’une telle initiative bénéficierait du soutien des pays de la région, ce qui pourrait, espèrent-ils, inciter Israël au compromis. Mais rien n’est moins sûr.

Le dirigeant qatari s’est exprimé à l’issue de la rencontre au nom de la Ligue arabe. Il a évoqué explicitement la possibilité d’un échange de territoires, mesure jugée inévitable pour parvenir à un accord de paix, mais que les pays arabes se refusaient jusqu’à présent à endosser, pour ne pas légitimer la colonisation israélienne. «La délégation de la Ligue arabe a soutenu qu’un accord devrait être fondé sur la solution de deux Etats sur les frontières du 4 juin 1967, avec (la possibilité) d’un échange limité et comparable de territoires», a dit le Cheikh Hamad al Thani, qui est à la fois Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar. «La Ligue arabe sait que la paix entre les Palestiniens et les Israéliens est (…) un choix stratégique pour les Etats arabes», a-t-il ajouté. Une porte ouverte qui n’est pas une mince concession!

Iran : Nouvelle phase dangereuse

Cependant, il faut bien voir que le drame syrien paralyse largement la diplomatie occidentale. Le président américain, Barack Obama, a assuré, mardi 30 avril, détenir la preuve de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, mettant toutefois en garde contre toute «décision hâtive» d’intervention. Il a assuré que Washington reverrait sa position sur le conflit syrien s’il était établi que le régime de Bachar Al-Assad a effectivement utilisé des armes chimiques contre les rebelles. L’emploi d’armes non conventionnelles par le régime de Bachar Al-Assad avait été pointé par Washington, le 20 août 2012 et par ses alliés comme la «ligne rouge» pour une intervention armée. Le régime syrien a annoncé de son côté qu’il allait cesser de coopérer avec M. Brahimi en sa qualité d’émissaire de la Ligue arabe, celle-ci ayant décidé, fin mars, de donner le siège de la Syrie à l’opposition.

La prudence d’Obama montre qu’il ne veut certes pas se lancer dans une aventure militaire et que pèse toujours aux USA le mensonge d’Etat sur les armes de destruction massive irakiennes. L’implication du Hezbollah ou de l’Iran que l’on ne peut écarter d’une solution palestinienne globale et pérenne limite la marge de manœuvre du président américain.

La relance de la paix n’est pas impossible et l’espoir est mince même si tout le monde est convaincu que, sans un Etat digne et viable pour les Palestiniens, il n’y a pas d’avenir prometteur pour la région. Reste à en convaincre Israël…

 

,

Voir aussi

Maroc,Italie,permis de conduire

Le Maroc et l’Italie signent l’Accord sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire

Le gouvernement du Royaume du Maroc et le gouvernement de la République italienne ont procédé, …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Captcha Plus loading...