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Dimanche en fin de soirée, on l’a vue danser sur «YMCA» au Chalet du Lac, dans le bois de Vincennes. Visiblement heureuse, en tout cas détendue, malgré une défaite claire sur le papier: 33,94% des voix, contre 66,09% pour Emmanuel Macron. Il est vrai que Marine Le Pen, même battue, a réussi une bonne partie de son pari. Et a plusieurs raisons de ne pas être complètement défaite. Avec plus de 10 millions d’électeurs, le Front National décroche un nouveau record et franchit une barre hautement symbolique. Avant cette présidentielle, le parti d’extrême droite n’était jamais parvenu à obtenir plus de 7 millions de voix lors d’un scrutin.
«C’est un succès historique», a assené la sociologue Nonna Mayer, spécialiste de l’extrême droite, dimanche soir sur BFMTV. «Le Front National est désormais extrêmement bien implanté dans le paysage politique français».
C’est le moins qu’on puisse dire: le FN a gagné des voix partout, dans tous les électorats, même chez les fonctionnaires, les salariés proches d’un syndicat ou les catholiques pratiquants. C’est un score historique mais, d’un autre côté, Marine Le Pen a fait monter les attentes d’une partie de ses électeurs depuis son accession à la tête du FN en 2011», tempère Joël Gombin, doctorant à l’université de Picardie et spécialiste du FN.
«Elle se trouve dans un paradoxe, celui d’un véritable succès vécu comme un échec par ses partisans et les cadres de son parti», ajoute-t-il.
Le sentiment du «elle n’y arrivera jamais» peut lui être rapidement fatal.
Patrice Zehr
