Daech : La stratégie de la course contre la montre

Albaghdadi daesh

C’est maintenant assez clair. La coalition tente d’endiguer l’Etat islamique en Irak pour ensuite, bien sûr, le réduire, mais surtout éviter son expansion à d’autres fronts.

Le chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, a averti, dans un enregistrement diffusé à la suite de rumeurs sur sa mort dans un raid, que les frappes de la coalition ne stopperont pas l’expansion des jihadistes. Ce qui confirme bien l’enjeu des affrontements actuels. Ce message, semble-t-il, dément sa mort, mais l’absence d’image peut aussi laisser penser qu’il a été blessé. En tout cas, il est toujours là.
Il est persuadé que les alliés seront obligés d’envoyer des troupes au sol. «Notre marche ne s’arrêtera pas et son expansion se poursuivra, si Dieu le veut, menace t-il. La marche des moudjahidines se poursuivra jusqu’à ce qu’ils atteignent Rome». Et d’ajouter: «Et bientôt, les juifs et les Croisés seront contraints de descendre au sol et d’envoyer leurs forces terrestres à la mort et la destruction».
On n’en est pas là.
Le Pentagone a déclaré que les Etats-Unis avaient réalisé 85% des frappes aériennes sur les bases de l’EI depuis le lancement de la campagne en août. Les partenaires arabes de la coalition menée par Washington ont conduit 56 des 393 frappes aériennes sur la Syrie, tandis que les partenaires occidentaux, dont la France, ont assuré 70 sur plus de 470 raids aériens sur l’Irak, a détaillé le porte-parole du commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale (Centcom), le colonel Patrick Ryder.

Le président américain Barack Obama et son administration soulignent fréquemment l’importance cruciale des partenaires dans cette coalition, notamment celle des quatre pays arabes (Jordanie, Bahreïn, Emirats arabes unis et Arabie Saoudite), mais les chiffres prouvent que les Etats-Unis portent la responsabilité et la charge de la majorité de l’opération «Détermination absolue».
L’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, la Jordanie et Bahreïn prêtent main forte aux Américains en Syrie, tandis que l’Australie, la Belgique, la Grande-Bretagne, le Canada, le Danemark, la France et les Pays-Bas coopèrent dans les frappes aériennes américaines sur des positions de l’EI en Irak.
Barack Obama a annoncé cependant un doublement du nombre d’instructeurs américains en Irak: une nouvelle étape de la guerre contre l’Etat islamique. Pour The New York Times, cette décision illustre les limites des frappes aériennes. En raison de l’insuffisance du renseignement sur l’EI, du mauvais temps et du manque de bases militaires à proximité des théâtres d’opérations, le nombre de frappes est limité. Elles permettent cependant l’ouverture de 3 fronts contre les djihadistes. Il y a le front contre l’armée irakienne, celui contre les kurdes irakiens et celui contre les kurdes syriens et Konabé n’est pas tombé.
L’Etat islamique lui aussi envisage d’ouvrir des fronts.
La violence gagne du terrain en Egypte. Les forces de l’ordre sont la principale cible de nombreux attentats des djihadistes. Dans le Sinaï, deux policiers et trois soldats ont été tués par balles dans deux attaques. Et l’armée a annoncé que huit militaires étaient portés disparus après un «assaut terroriste», mercredi 12 novembre, contre un bateau de la marine égyptienne au large de la province côtière de Damiette, dans le nord-est du pays. Plus de 24 heures après, des zones d’ombres subsistaient sur les circonstances de l’assaut du navire par des hommes armés, l’armée ayant verrouillé toute communication sur cette attaque qualifiée de «terroriste» par les autorités, tandis qu’aucune information nouvelle n’a filtré dans les médias égyptiens. Face à la recrudescence de la violence, notamment dans le Sinaï, l’état d’urgence a été décrété dans l’est du pays pour trois mois, depuis le 24 octobre.
Le Liban inquiète encore plus.
Une source militaire libanaise éminente a révélé: «Le recoupement des enquêtes finales, entre les détenus terroristes Imad Jomaa et Ahmad Salim Mikati et les autres prisonniers, a montré que le projet des groupes terroristes stipulait une invasion terrestre depuis le village d’Aarsal (est du Liban) vers Donniyeh, Tripoli et Akkar, arrivant à la mer pour proclamer l’Etat islamique et ce, après l’expulsion des villages chiites et chrétiens dans le but de lier la région d’Al-Qaa au nord sunnite».
Quant à l’Arabie Saoudite elle multiplie les précautions.
Même si rien n’a officiellement filtré de la visite en Arabie Saoudite du président irakien, Fouad Massoum, une chose est sûre: la menace commune posée par Daesh a été au centre des entretiens entre les dirigeants de deux pays en froid depuis des années. L’Arabie, qui compte plus d’un millier de ressortissants combattant en Irak et en Syrie aux côtés de l’État islamique, redoute d’être à son tour prise pour cible par les djihadistes qui ne sont plus qu’à 200 kilomètres du royaume. On sait d’autre part que des troupes égyptiennes ont été déployées à la frontière pour renforcer le dispositif saoudien déjà épaulé par des militaires marocains.

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Patrice Zehr

Le Maroc et Daesh


Le Maroc s’apprête à envoyer ses soldats porter assistance aux Emirats Arabes Unis. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères annonce que, sur instructions du Roi Mohammed VI, Rabat a décidé de soutenir activement le régime d’Abou Dhabi dans sa «lutte contre le terrorisme». La contribution de Rabat «portera sur des aspects militaires opérationnels et de renseignement», ajoute la même source. Cet engagement aux côtés des Emirats s’inscrit dans le cadre de la coopération qui lie les deux pays depuis plusieurs décennies.
Les militaires et les services spécialisés marocains sont déjà fortement impliqués dans la sécurisation de la monarchie pétrolière par la formation des soldats locaux, la surveillance de certains sites sensibles et la protection de hautes personnalités politiques de ce pays.
En avril dernier, des médias aux Emirats annonçaient que le Maroc pourrait rejoindre officiellement l’alliance militaire des six Etats du Conseil de Coopération du Golfe par le biais d’une participation des FAR aux exercices annuels des armées du CCG. Les Emirats sont un membre actif dans la guerre américaine contre Daesh. Les avions de chasse émiratis participent, activement, dans des frappes aériennes contre les positions de l’organisation de l’Etat islamique en Syrie et en Irak. Justement, la capitale des Emirats a récemment abrité une réunion des Etats de l’Alliance contre Daesh consacrée aux renforcements des mesures de contrôles d’internet.

 

PZ

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