Stratégie offensive : L’exemple de l’OCP, expliqué par son PDG

Mostafa terrab ocp

C’est à la Faculté de droit de Casablanca que le PDG de l’OCP, Mostafa Terrab, a animé une conférence-débat, le 11 mars 2014. Organisée par le centre de recherches Links, cette rencontre avait pour thème: «Définition et mise en œuvre d’une stratégie offensive: l’exemple de l’OCP».

Revenant sur l’histoire de l’un des principaux exportateurs de phosphate brut, d’acide phosphorique et d’engrais, au niveau mondial, Mostafa Terrab a d’abord rappelé que le bilan de l’OCP avait des fonds propres négatifs de 15 milliards de dirhams (MMDH) au titre de l’année 2006. Ces fonds propres avaient été principalement impactés par les retraites versées aux anciens employés du groupe.

L’OCP, qui était toujours étatique à cette période, ne pouvait pas devenir une société anonyme (SA) pour faire appel à des mécanismes financiers sur le marché. Du coup, le groupe OCP a adopté une stratégie claire à travers le leadership par les coûts et par les capacités, en doublant la capacité minière et en triplant la capacité d’engrais. «La stratégie, on ne la vit pas d’une manière déductive, mais plutôt d’une façon inductive», précise le PDG de l’OCP, avant d’ajouter: «Nous vivons dans un monde où la transformation est primordiale». Comme résultat, le groupe phosphatier est devenu une société anonyme en 2008.
Il faut également savoir que la force du groupe réside dans le fait que c’est le seul, à l’échelle internationale, qui se positionne sur l’ensemble de la chaîne de valeur du métier. Autrement dit, l’OCP détient une base industrielle compétitive et diversifiée, car elle exporte la roche phosphatée, l’acide phosphorique et les engrais. «Grâce à notre présence sur les 3 chaînes de valeur, nous disposons d’une stratégie unique», indique le président-directeur général de l’OCP. Il a ajouté que la dissuasion est un élément clé dans la stratégie du groupe.
Actuellement, la compagnie marocaine de phosphate détient 21% de parts de marché au niveau international et compte atteindre 40% des parts de marché en matière d’engrais à l’horizon 2020.
En ce qui concerne l’Afrique, Mostafa Terrab a déclaré: «On va faire beaucoup de choses au niveau de notre continent qui sera une solution pour la sécurité alimentaire. L’Afrique dispose du potentiel pouvant augmenter au moins cinq fois sa capacité d’engrais, car il y a une sous-consommation à l’heure actuelle. Enfin, il y aura toute une gamme d’engrais adaptée aux besoins du marché africain».
Le continent africain est le premier importateur au monde en termes de croissance relative. A titre de rappel, l’OCP a pris part au périple royal en Afrique subsaharienne. D’ailleurs, il y a annoncé qu’une unité de production d’engrais sera dédiée à l’Afrique. De même qu’il a proposé la création au Gabon d’une unité de production d’ammoniaque à partir du gaz gabonais et une autre de production d’engrais phosphatés.
S’agissant de l’aspect environnemental, Terrab estime que le groupe intègre les préoccupations environnementales en amont de son activité. Ainsi, une politique de réduction de la consommation d’eau a été adoptée. A titre d’exemple le groupe n’utilise plus l’eau souterraine qui a été remplacée par l’eau de surface.
Enfin, le PDG de l’OCP a conclu ce débat en déclarant que le plus grand challenge est celui de faire cohabiter l’aspect hiérarchique et l’aspect innovation.
Il est à noter que le centre de recherches Links, présidé par Mohamed Berrada, a pour objectif de développer les échanges entre les milieux professionnels et universitaires. Ce centre vise également à identifier les besoins en matière de formation en finance, en gestion et en droit, ainsi qu’à y répondre par des programmes adaptés. Enfin, il aspire à valoriser la recherche sur les thématiques juridiques, économiques et sociales en s’appuyant sur les capacités existantes dans les universités et les centres de recherches nationaux et internationaux.

Tenue à Rabat de la 2è édition de la conférence du Judaïsme Africain

Anas Hassy

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