Maroc-Accords de libre-échange : Des chiffres et des constats

Benkirane defend au parlement les accords de libre echange

Interpellé au Parlement sur le volet des accords de libre-échange, bilan et perspectives, le chef de gouvernement a rappelé que ces ALE s’inscrivent dans l’option économique choisie par le Maroc depuis les années 80.

Une option qui consacre l’ouverture économique du Royaume dans le but de bénéficier des opportunités de croissance offertes par l’économie mondiale et de drainer les investissements étrangers. Elle concorde également avec l’ouverture politique continue du Maroc, sa position géographique, son histoire, sa civilisation et ses valeurs ancestrales basées sur la tolérance et l’ouverture sur l’autre.
Parmi les premiers résultats de cette politique d’ouverture économique, la modernisation du système commercial du Royaume et son adéquation avec ses engagements, dans le cadre du système commercial considéré comme un acquis en soi à même de renforcer la qualité du monde des affaires au Maroc et l’attractivité de celui-ci concernant les investissements. L’évaluation première du bilan des accords de libre-échange du Maroc avec nombre de partenaires fait ressortir une forte dynamique du commerce extérieur durant les dernières années. Celui-ci, a expliqué Abdelilah Benkirane, a enregistré, dans le cadre de l’accord de partenariat avec l’Union Européenne pour la période 2008-2013, une hausse de 49 milliards de DH, passant ainsi de 85 MMDH à 134 MMDH.

Une hausse qui s’explique principalement par celle des importations, de 66 MMDH à 95 MMDH, avec une moyenne annuelle qui a atteint 7,5% et une hausse des exportations de l’ordre de 21 MMDH (15,9%), pour arriver à 40 MMDH durant la même période. A l’inverse, le déficit de la balance commerciale avec l’Union Européenne (UE) a enregistré 55 MMDH en 2013 représentant ainsi 82% de l’ensemble du déficit commercial enregistré dans le cadre des ALC.
Pour ce qui est des Etats-Unis d’Amérique (USA), la moyenne de la couverture des importations par les exportations a connu durant la même période une orientation positive, passant ainsi de 34% à 53%. Cette situation, a dit le chef de gouvernement, est due en fait à l’incapacité de la production nationale à répondre aux besoins sans cesse grandissants de la demande intérieure en matières premières, aussi bien de consommation que d’équipement. Elle est également due à la capacité limitée à mobiliser une offre d’exportation à haute compétition, résultant des limites du tissu entrepreneurial et du manque d’intégration suffisante entre les politiques publiques liées au commerce extérieur.
Abdelilah Benkirane a expliqué que d’autres éléments ont participé à l’aggravation du déficit commercial, entre autres les changements aigus des prix des produits de première nécessité, tels les produits alimentaires et énergétiques (108 dollars le baril en moyenne durant la période 2011-2014, par rapport aux 75 dollars pour la période 2006-2010). Ajouter à cela la crise économique qui a impacté négativement les principaux partenaires commerciaux du Maroc. Ce n’est qu’en 2014 que la balance commerciale a enregistré une nette amélioration du fait de l’amélioration des exportations, plus particulièrement celles des voitures (39,8 milliards de DH) qui, pour la première fois, a dépassé les exportations des phosphates (37,3 milliards de DH). Cette amélioration a été également le fait de la baisse des prix des carburants depuis le dernier tiers de l’année 2014.
«Souvent, nous avons tendance à faire porter le chapeau du déficit de la balance commerciale aux accords de libre-échange», a conclu le chef de gouvernement. Et d’expliquer qu’en réalité, les chiffres parlent d’eux-mêmes et démontrent, si besoin est, que le Maroc tire profit de manière on ne peut plus logique des accords de libre-échange qu’il entretient avec 56 pays à travers le monde. Nos exportations, comme nous pouvons le constater, enregistrent une nette amélioration dans ces pays depuis l’entrée en vigueur de ces accords. Malgré la mise en œuvre de ces ALE, une partie importante des échanges commerciaux du Royaume s’opère en dehors du système préférentiel (71%). De ce fait, il s’avère que les accords de libre-échange ne constituent guère un facteur principal influent sur le déficit commercial qui demeure structural et lié à plusieurs facteurs, dont la hausse vertigineuse de la facture énergétique qui a représenté environ la moitié du déficit en 2014.

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Mohammed Nafaa

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