Hakim Marrakchi-Assia Benhida : «Libérer l’entreprise»

Hakim Marrakchi-Assia Benhida : «Libérer l’entreprise»

Outre son programme conçu, comme il n’a cessé de le dire, en fonction des besoins de l’entreprise qu’il disait connaître mieux que personne, compte tenu des années passées à la CGEM et à la vice-présidence en particulier, Hakim Marrakchi s’est, tout au long de sa campagne, principalement défini comme «industriel et fils d’industriel». Son parcours entrepreneurial, ainsi mis en avant, se voulait un gage de légitimité face à son concurrent.

«Il ne faut pas croire que je me suis réveillé un beau matin et me suis dit: tiens, pourquoi ne pas me lancer dans la course à la présidence? J’ai été sollicité et appuyé par de nombreuses personnes souhaitant voir davantage d’industriels au sein de la CGEM», a affirmé Hakim Marrakchi au «Reporter», au terme de la présentation de son programme à Casablanca.

«Libérer l’entreprise» est le slogan  choisi par le tandem Marrakchi-Benhida lors de sa campagne. Encore faut-il savoir de quoi la libérer, précisément, lui a-t-on demandé. Marrakchi argumentait alors que ça tournait principalement autour des lourdeurs administratives, de la concurrence déloyale et du coût élevé du travail au Maroc. Et de préciser: «L’entreprise marocaine pâtit d’une attitude de méfiance de la part de certaines administrations. Elle doit dépenser une grosse partie de son temps et de ses ressources pour avoir accès à un service public auquel elle a droit, pour récupérer ses créances ou tout simplement faire valoir ses droits. Le résultat est que nos entreprises subissent le quotidien, au lieu de penser leur futur. Et, en dépit d’une commande publique qui atteint les 20% du PIB, notre économie ne produit pas assez d’emplois».

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Critiquant, par ailleurs, l’opacité des règlementations, Marrakchi a précisé au «Reporter» qu’il est «difficile de soutenir la compétitivité des entreprises, dans un pays où le coût du travail est le plus élevé d’Afrique et est même supérieur aux niveaux observés dans certains pays européens». Hakim Marrakchi n’est cependant pas contre la hausse des salaires mais, a-t-il tenu à dire, «il est anormal que l’entreprise soit la seule à supporter ces charges».

Un souci bien exprimé dans le programme de campagne du tandem Marrakchi/Benhida qui s’articulait autour de six axes, à savoir: agir pour la croissance et la compétitivité, en agissant sur la fiscalité, le coût du travail, les délais de paiement; agir pour le développement des opérateurs économiques, notamment en faisant de la commande publique un levier de croissance des PME et capitaliser sur la puissance des grands groupes pour établir un Small Business Act opérationnel ; agir pour le développement régional et la croissance à l’international des entreprises marocaines, notamment par la création d’écosystèmes régionaux au profit des PME, et l’organisation périodique de missions sectorielles en Afrique subsaharienne; agir pour le développement des compétences et de l’employabilité et agir pour une CGEM influente et proche de ses adhérents. C’est aussi, un Pacte de confiance avec le gouvernement, l’administration et les partenaires sociaux, pour un nouveau contrat social.

A travers ces axes, le binôme avance un certain nombre de mesures qu’il disait concrètes, notamment: œuvrer pour la baisse du coût du travail, zéro (0) charge sociale sur les bas salaires; création d’un guichet GoAhead pour les start-ups; lancement de Cap Business Africa, initiative pour accompagner les PME sur le marché africain; et création d’écosystèmes régionaux.

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Pour ce faire, Hakim Marrakchi et sa colistière Assia Benhida avaient fait part d’«engagements et convictions » consistant à Etablir un pacte de confiance avec le gouvernement et l’administration, Revaloriser l’entreprise et la mettre au centre du progrès économique et social, Libérer le potentiel de développement de l’entreprise en améliorant le climat des affaires, Soutenir les entreprises dans leur développement régional et leur croissance à l’international, Créer les conditions favorisant l’émergence de la nouvelle économie et des métiers futurs et Devenir un pays d’entrepreneurs où les femmes et les jeunes ont un rôle à jouer…

Marrakchi avait également promis, sur le plan régional, de lancer une offre de services en vue de collecter les différents types de problèmes rencontrés par les entreprises dans les régions. Pour montrer la pertinence de son programme, Marrakchi jouait plutôt sur les comparaisons. Il avait dans ce sens affirmé que  «L’approche des concurrents est top-down (de haut en bas), ou tire vers le bas (ndlr), il n’y a qu’à voir leurs profils. Mon approche est bottom-up, (de bas en haut), autrement dit tire vers le haut (ndlr), fruit de décennies de challenges relevés en entreprise». Dans cette bataille, tous les coups étaient apparemment permis et Hakim Marrakchi a usé de tous les moyens pour réussir à susciter l’adhésion des entrepreneurs autour de son programme. Cependant, dans toute course et au-delà des discours, des arguments, de la rude bataille et de la polémique, le dernier mot revient aux «urnes»… Et, précisément, ce  22 mai, les «urnes» ont ainsi tranché.

HD

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