Agriculture : Tout dépend du ciel, mais…

Sud Maroc

La contribution du PIB agricole dans le PIB national est déterminante. Le Maroc est un pays agricole, avant tout. Donc, tout reste dépendant des conditions climatiques. Mais cette dépendance aux aléas du ciel n’exclut pas de mener des actions en faveur du développement du secteur.

Ce sont des actions, mais aussi des efforts déployés par les agriculteurs et un engagement permanent et constant du Département de l’Agriculture vis-à-vis du secteur qui se sont conjugués, en 2013, à des conditions climatiques favorables, pour réaliser une bonne campagne agricole.
Bonne campagne, en effet, avec la seconde production record de céréales de 97 MQx -après celle de 2009- et une production record de blé tendre qui a atteint 52 millions de qx. La production des semences certifiées a atteint 1,6 million de qx et les prévisions de la prochaine campagne s’élèvent à 2 millions de qx. La même année, les cultures sucrières se sont inscrites dans une perspective également favorable après l’augmentation des prix à la production, le soutien à l’utilisation des semences et les signaux positifs de soutien à la mise en place de nouvelles superficies de canne à sucre.

En dépit d’un contexte de crise mondiale, la production des primeurs a réalisé une performance favorable avec un volume exporté de 737.000 tonnes, en hausse de 3% par rapport à 2011/12 et un accroissement de la diversification des produits exportés (+13% pour les légumes divers) et des marchés (9% pour les PECO).
Les perspectives de production de l’olivier et des agrumes s’annoncent plutôt favorables au vu du déroulement des périodes de floraison et de nouaison et des conditions climatiques des mois de mai et de juin 2013.
Les disponibilités fourragères, en nette amélioration par rapport à 2012, vont permettre une amélioration significative de la production animale. La croissance attendue de la production laitière est de 10%, celle de la viande +5%. La production avicole, ayant dépassé les objectifs en matière de couverture des besoins nationaux de consommation, est prévue stable.

Une stratégie de pointe

En application des orientations royales, le département de l’Agriculture s’est investi dans la formulation d’une nouvelle stratégie de développement agricole qui devra nécessairement imprimer au secteur agricole une dynamique d’évolution harmonieuse, équilibrée et évolutive qui tienne compte de ses spécificités. La stratégie devra aussi permettre d’exploiter les marges de progrès, de valoriser au mieux les potentialités et de faire face aux nouveaux enjeux tout en préservant les équilibres sociaux et économiques et en accompagnant la profonde mutation que connaît le système agro-alimentaire mondial.
La stratégie s’articule ainsi autour d’une approche globale qui couvre l’ensemble des acteurs selon leurs objectifs propres. Elle repose d’ailleurs sur une l’agriculture moderne et solidaire.
L’objectif concernant l’agriculture moderne est de développer une agriculture performante et adaptée aux règles du marché grâce à une nouvelle vague d’investissements privés, organisés autour de nouveaux modèles d’agrégation équitables. Quant à l’agriculture solidaire, l’objectif est de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté en augmentant de manière significative le revenu agricole des exploitants les plus fragiles, notamment dans les zones périphériques.
Entre autres résultats attendus de cette stratégie, il y a d’abord un impact considérable sur la croissance, la mise à niveau et l’augmentation du revenu agricole comme moteur de lutte contre la pauvreté rurale, justifiant ainsi la mise en œuvre d’importants moyens financiers, institutionnels et managériaux. Ensuite, il y a l’amélioration notoire du PIB agricole, des exportations et des investissements privés, en plus d’une lutte plus efficace et à plus grande échelle contre la pauvreté, tant dans les campagnes que dans le périurbain défavorisé. A cela s’ajoutent une nette amélioration du pouvoir d’achat et du rapport qualité/prix pour le consommateur marocain sur le marché national, le rééquilibrage sur le long terme du déficit de la balance alimentaire et la sécurisation, au maximum, des échanges.

Le gouvernement veille à assurer l’équilibre entre l’exportation et le marché national (Sadiki)

Un plan pour ce faire

En renforcement de la stratégie de relance de l’agriculture marocaine, un plan national a été lancé baptisé «Plan Maroc Vert, PMV». Six idées centrales ont servi de base de réflexion pour l’élaboration de la stratégie et du PMV. On s’est ainsi basé sur l’idée que l’agriculture est le principal moteur de croissance de l’économie nationale sur les 10 à 15 prochaines années, avec des impacts colossaux en termes de croissance du PIB, de création d’emplois, d’exportation et de lutte contre la pauvreté. Ensuite, la nouvelle stratégie agricole rompt avec le paradigme traditionnel opposant un secteur moderne à un autre dit social. Elle s’adresse à l’ensemble des acteurs dans leur diversité et leurs contraintes socio-économiques propres. Elle s’appuie pour cela sur des moyens adaptés à chaque catégorie, la plus performante comme la plus fragile.
L’on a aussi pensé à une réorganisation du tissu productif en ce sens que le Maroc est aujourd’hui décidé à favoriser des modèles d’agrégation innovants, en suivant des exemples qui ont fait leurs preuves à l’international et au Maroc. La régénération du tissu productif étant à la base de toute réforme du secteur, il s’est aussi avéré vital de déclencher une nouvelle vague d’investissement massive (10 MMDH/an), autour de nouveaux investisseurs nationaux et internationaux entrant dans le secteur, avec des investissements créés autour de projets d’agrégation gagnant-gagnant grâce à une offre Maroc spécifique et adaptée. Dans cette perspective, une approche «transactionnelle» doit être utilisée autour de la mise en œuvre concrète, sur le terrain, de 1.000 à 1.500 projets définis sur la base d’un modèle économique ciblé, avec un renforcement du partenariat public-privé des terres SODEA SOGETA. Tout cela doit être fait en gardant en tête qu’aucune filière n’est condamnée au Maroc. Toutes les filières peuvent et doivent réussir. Il s’agit de donner aux acteurs le maximum de chances pour réussir cette mutation.

L’agriculture solidaire

Le Plan Maroc Vert prévoit, dans le cadre de son Pilier II, un accompagnement solidaire de la petite agriculture avec comme principaux objectifs la modernisation solidaire de la petite agriculture (afin de lutter contre la pauvreté) et l’intégration de ces axes dans une stratégie de développement rural intégré et de développement de sources alternatives de revenu.
Entre 600.000 et 800.000 exploitants sont concernés par cette stratégie. Les investissements prévus sont estimés à plus de 15 MMDH. Trois millions de ruraux devraient voir leurs conditions de vie améliorées.
Les outils stratégiques retenus pour la mise en œuvre de la stratégie sont, en effet, l’amélioration de la productivité et de la valorisation à travers des actions d’encadrement (formation/vulgarisation) et de développement rural, l’appui à la reconversion vers des secteurs porteurs et la mise en gestion déléguée des fonctions d’animation/encadrement des petits exploitants. De plus, il y a le développement d’outils d’agrégation sociale, une structure d’appui aux projets de reconversion (50-70 projets pour une population cible de 30 à 40 mille exploitants) et d’intensification (100-150 projets, soit 1,2 million de ruraux), ainsi que des projets de diversification (100-150 projets pour 300.000 exploitants) et la mise en œuvre des innovations institutionnelles qui s’imposent pour affronter les défis de l’eau.
L’agrégation qui représente l’un des fondements du Plan Maroc Vert est un modèle novateur d’organisation des agriculteurs autour d’acteurs privés ou d’organisations professionnelles à forte capacité managériale. C’est un partenariat gagnant-gagnant entre l’amont productif et l’aval commercial et industriel qui permet notamment de dépasser les contraintes liées à la fragmentation des structures foncières tout en assurant aux exploitations agrégées de bénéficier des techniques modernes de production et du financement et d’accéder au marché intérieur et extérieur.

CAM 230 MDH aux petits agriculteurs

Hamid Dades
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Réalisations : Que du concret !


Pour la concrétisation des objectifs fixés en termes de création de richesses et d’emplois et de lutte contre la pauvreté, des partenariats gagnant-gagnant ont été conclus et mis en œuvre avec les parties prenantes aux différents niveaux (filières, territoires, etc.). Ils s’agit, entre autres, de la signature de 10 contrats-programmes filières entre l’Etat et les professionnels: sucre, agrumes, céréales, maraîchage, palmier dattier, lait, viandes rouges, aviculture, semences et oléiculture, ainsi que les mécanismes institutionnels pour le suivi et l’évaluation annuelle de leur mise en œuvre (2008, 2009 et 2010), la création de 9 interprofessions, l’élaboration de 16 contrats agricoles régionaux représentant la concrétisation propre à chaque région du PMV en termes de projets, d’investissement, d’emplois et d’export, conduits avec les partenaires locaux (les collectivités locales, les Chambres d’agricultures et les départements ministériels concernés).
La dynamique de l’investissement a été confortée par la révision des aides et incitations prévues dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA). Cette refonte a eu pour finalité de contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de la politique agricole du pays et d’améliorer l’efficacité du FDA comme instrument d’impulsion et d’incitation à l’investissement. Il y a lieu de citer aussi l’amélioration massive de l’accès aux semences, le lancement effectif de 2 agropoles (4 en préparation) afin d’augmenter massivement le taux de valorisation des produits agricoles, la réalisation des programmes d’investissement dans l’irrigation: Programme National d’Economie en Eau pour l’Irrigation et Programme de Résorption des Décalages (environ 50 MMDH sur 10 ans) et le démarrage de la formation par apprentissage de 60.000 fils et filles d’agriculteurs. Enfin, il y a eu le lancement d’un programme de développement des produits du terroir (indication géographique, labellisation, qualité et promotion des productions de qualité et accompagnement technique et réglementaire.

 

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